Né à Pésaro en 1792, Rossini écrit son premier opéra à 15 ans. Doué d’une facilité exceptionnelle il ne cesse des lors de composer, travaillant avec une rapidité vertigineuse et réalisant nombre chefs d’œuvres pour les grandes maisons d’opéra.

En 1829, à l’apogée de sa gloire, cet infatigable créateur brise en souriant sa plume et décide qu’il est assez riche et célèbre pour se retirer du métier, vivant jusqu’à 75 ans une retraite sereine et détachée. Personne ne sait pourquoi il reprend l’activité musicale plus de trente ans plus tard, pour se lancer dans l’écriture d’une messe pour quatre solistes et douze chanteurs, piano et harmonium. Elle fut créée le 14 mars 1864 par un chœur de douze chanteurs, dans la chapelle de l’hôtel particulier du Comte Pillet-Will à Paris. Et Rossini l’intitule : Petite Messe solennelle.

L’écriture est marquée par l’influence de plusieurs styles – des airs de pur bel canto à l’écriture polyphonique ancienne, tout en développant des fugues « dignes de J.S. Bach ». Les voix et les instruments se mêlent et se réjouissent, dans une œuvre classée comme sacrée et dramatiquement opératique.

Rossini l’orchestre lui-même en 1867, et on sent que l’œuvre est pour lui un vrai testament musical dans lequel il a mis toute sa science, son audace, son humour et sa ferveur. Comme pour se faire pardonner d’avoir négligé son créateur dans la majeure partie de son œuvre féconde, Rossini adresse même sur la partition, une dernière dédicace à son créateur: « J’étais né pour l’opera buffa, tu le sais bien ! Peu de science, un peu de cœur, tout est là. Sois donc béni et accorde-moi le Paradis ».